Ces paroles, ce sont celles de Michèle Leclerc. Et elle sait de quoi elle parle: elle et son conjoint, Pierre Dury, ont parcouru le Canada a vélo avec leurs… neuf enfants, âgés entre 4 et 21 ans!
Bon, d’accord, le plus jeune n’a pas vraiment pédalé, ce qui donne encore plus de mérite à son grand frère, Louis-Philippe, 17 ans, qui l’a tiré pendant tout le trajet dans sa petite «maison».
Mais n’empêche. Partis pour leur périple de deux mois le 19 mai dernier, ils en sont revenus il y a à peine deux semaines, le 16 août pour être plus précis. «On aurait continué, mais des amis de France venaient nous rendre visite», mentionne la dame.
Ils ont néanmoins roulé sur une cinquantaine de kilomètres par jour, en moyenne, pour un total d’un peu plus de 2000 kilomètres. «C’est sûr que les premiers jours, tu as mal aux fesses un peu, mais ça se tasse», admet le plus vieux, Guillaume.
«Dans mon cas, ça a plutôt duré une bonne semaine», renchérit son père, qui a dû se limiter à la moitié du voyage, travail oblige.
Partis de Montréal, la petite famille a emprunté la Route verte jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine. Ils sont ensuite descendus à Moncton et ont pris un train pour revenir à Montréal. «Il n’y avait pas vraiment de pistes cyclables au Nouveau-Brunswick. C’est pour ça qu’on l’a fait en train», explique Mme Leclerc.
De Montréal, ils ont pris l’avion jusqu’à Vancouver avant d’enfourcher leur vélo à nouveau. Ils ont fait la Galloping Goose Trail avant de monter plus au nord sur un «ferry» via le Discovery Channel.
Ils sont ensuite allés chercher papa, qui les attendait à Calgary avant de revenir sur leurs pas pour ce qui allait être «la plus belle partie de toutes», s’entendent-ils pour dire.
La plus belle partie
«On a fait le trajet Banff-Jasper avec des amis qu’on avait rencontrés et qui avaient quatre enfants, raconte Michèle. On a ensuite voulu faire la Kettle Valley, alors on a envoyé les gars en éclaireurs, mais au bout de deux kilomètres, ils ont rebroussé chemin.»
«On avait dû enjamber des clôtures, il y avait des roches de 20 centimètres de diamètre et à un moment donné, il n’y avait même plus de pont pour traverser un ravin», relate Guillaume.
Qu’à cela ne tienne; ils ont parcouru la Trail… en la longeant en parallèle, sur une route de gravelle.
Ils ont aussi fait celle de Myra Canyon, qui a grandement impressionné tout le monde. «Il y avait des ponts super hauts et des tunnels qui traversaient les montagnes», s’exclame Danièle, 11 ans.
«On a rencontré un tas de statuettes de pierres en forme de bonhommes. C’est des anciens repères qu’utilisaient les Innus pour ne pas perdre leur chemin dans les lieux où il n’y a pas de végétation», ajoute son frère, Louis-Philippe.
Ils ont également vu de très près les feux de forêts qui faisaient des ravages dans l’Ouest. «On voyait des gros nuages de fumée», de dire Danièle.
«Parfois, on se réveillait et notre tente était couverte de cendres», ajoute sa mère.
Car évidemment, ils dormaient dans des tentes qu’ils installaient sur les terrains des plus accueillants. «Dans 98 % des cas, on nous disait oui du premier coup, indique Michèle. Il y a même une dame qui nous a reçus avec un pouding chômeur au sirop d’érable et qui nous a préparé un déjeuner de roi le lendemain, avec des crêpes, des fruits frais et de la crème anglaise.»
Ils ont pédalé un peu en Saskatchewan et au Manitoba, mais ont préféré se rendre directement à la Waterfront Trail à Niagara. Pressés par le temps, c’est le seul endroit qu’ils ont pu voir en Ontario avant de regagner leur maison, à Sainte-Angèle-de-Monnoir.
Quelques pépins
Mais tout n’a pas été comme sur des roulettes tout le temps. Il y a bien sûr eu des moments plus difficiles. «Moi, c’est surtout les routes de sable que j’ai détestées. On pédalait dans le vide, affirme Marie-Michèle, âgée de 13 ans, appuyée immédiatement par sa jumelle, Marie-Pierre.
«Un moment donné, on a fait huit crevaisons dans la même journée», poursuit Louis-Philippe, qui se vantera un peu plus tard d’avoir battu son record personnel de vitesse en atteignant les 70 km/h sur le trajet Banff-Jasper, au grand désarroi de sa mère.
«Moi, c’est quand je suis tombée dans une côte et que je me suis fait mal à un genou et à une hanche», confie Danièle.
Qu’à cela ne tienne, la famille Dury parle déjà d’un prochain périple. «On aimerait faire la Mongolie à cheval», lance Guillaume, applaudie par Danièle.
Pour plus de détails sur le périple de la famille Dury, visitez leur blogue: http://familleavelo.uuuq.com.
bonjour a la grande famille